Salut à toi, cow-boy !
Tout d’abord, j’espère que tu as passé de bonnes fêtes cet hiver. Si jamais c’est pas le cas, t’inquiète pas, il en reste encore ! Par exemple, jeudi prochain, le 17 janvier, eh bien il y a un match d’impro à Ulm. De quoi commencer l’année avec la patate pendant un bon bout de temps ! On affronte les bradés, équipe inconnue dont j’ai récupéré le numéro de téléphone dans une ruelle sombre. Je n’ai jamais vu son visage, je n’ai jamais entendu sa voix. Je pourrais juste parler de l’orthographe de ses textos, mais pas ici. J’ai peur. Je suis sûr qu’il est prêt à tout. Je ne veux pas qu’on me représaille la figure (du verbe représailler, oui).
Sur cette affiche que je n’arrive pas à mettre à la bonne taille, voilà Paul qui scrute l’horizon pour voir si quelqu’un de louche s’approche. Protège-moi petit Paul ! En attendant je reste terré dans ma chambre… Mais pas vous ! Par exemple, foncez dans les couloirs de l’ENS, on a une affiche supplémentaire avec dessus le visage d’un des bradés. Mais je sais pas si c’est le bon. Ou si c’est un leurre. Voire un appât. Dans le doute, je bouge pas. Je me cache. Chut, ne dites rien. Ne partagez pas cet événement. N’allez pas vous enregistrer sur un réseau social dont je ferais mieux de me méfier. Ou pluôt, allez-y, mais dites bien que vous ne me connaissez pas. Que vous avez cliqué par hasard. Que vous êtes allés par hasard au Nouveau Théâtre le 17 janvier 2013 à 20h30. Que c’est par hasard que vous avez rit à plein poumons, et passé la meilleure soirée de janvier. Complètement par hasard, puisque vous ne me connaissez pas. Je. N’existe. Pas.
Fantôme.